Théatre royal de Namur

Le projet de rénovation de ce théâtre "à l'italienne" du XIXème siècle, classé et extrêmement dégradé, visait à recréer un lieu susceptible de répondre au travail de création théâtrale et musicale d'aujourd'hui, pour accueillir des spectacles dramatiques, lyriques et symphoniques alternativement.

La mise en valeur des décors d'intérêt historique s'accompagne de la nécessaire adaptation de la salle de spectacle (900 places) à des normes de sécurité, des impératifs scénographiques (surélévation de la cage de scène, mise en place d'une machinerie hydraulique, adaptation de la scène, création de fosse d'orchestre et de régies) et acoustiques très diversifiés (conque mobile, contre coupole coulissante), grâce à des solutions techniques les plus modernes (intégration d'équipements électro-acoustique type multi-média, climatisation). Deux nouvelles salles de 160 places ont été créées en sous-sol : un studio et une salle de répétition.

L'architecte a ici pris en charge la maîtrise d'œuvre complète du projet (architecture et scénographie). Cette rénovation prouve qu'avec rigueur, l'architecture contemporaine mariant mise en valeur patrimoniale et création nouvelle, offre un outil de très grande qualité qui constitue un pôle de dynamisme dans la vie culturelle de la capitale wallonne.

La grande salle à l'Italienne

La partie centrale de l'édifice est constituée par la salle à l'italienne avec son plan en fer à cheval caractéristique, son cadre de scène et ses quatre balcons étagés, dont la disposition en retraits successifs, témoin de l'art français, présente une grande élégance (leur reconstruction en béton en 1948 a permis de supprimer les éléments supports verticaux). L'option fondamentale a été de maintenir la corbeille plutôt que de la démanteler et éviter par là la mise en place d'une configuration frontale du type cinéma, solution couramment utilisée dans les années 1960-1970. La qualité spatiale dégagée par l'élégance des jeux de courbes et de contre-courbes, un rapport de proximité entre les spectateurs et la scène, et un décor équilibré valorisent cet espace théâtral et justifient sa rénovation.

Solutions techniques des problèmes scénographiques et acoustiques

D'importantes améliorations acoustiques ont été réalisées par la mise en place de nombreux éléments fixes et mobiles dans la salle assurant une diffusion correcte du son. Dans le cas de dispositions symphoniques sur le plateau, la qualité sonore est garantie par la présence de la conque acoustique mobile, prolongeant la coupole centrale sur la scène. La fosse d'orchestre peut recevoir de cinquante à soixante musiciens. Elle peut être escamotée pour agrandir le parterre ou la scène.

Restauration ornementale

L'ensemble des éléments décoratifs qui forme l'expression ornementale de la salle a été restauré. La toile marouflée de la coupole a été démontée, réentoilée, restaurée en atelier puis repositionnée, les décors peints et dorés du cadre de scène, des devantures des loges et balcons ont retrouvé la fraîcheur des teintes subtiles d'origine. Le lustre mobile en cuivre doré à la feuille et ses verreries illumine à nouveau la salle. En harmonie avec ces remises en valeur de l'ornementation, les tonalités des sols et des sièges s'accordent aux chromatismes d'un camaïeu de bleu et de gris.

Maitrise d'ouvrage:
Ville de Namur avec le ministère de la Culture, la Région Wallonne et la Province de Namur
Maîtrise d'oeuvre:
Architecture, scénographie et design intérieur: Atelier d'architecture Thierry Lanotte : Th. Lanotte, P. Lamby, R. Zuccolini, V. Lambert
Acoustique: Bureau d'études A.C.V
B.E.T. structure: Bureau d'études R.Greisch
B.E.T. techniques spéciales: G.E.I.
Signalétique: EO Design Partners
Projet Lumière: Atelier d'architecture Thierry Lanotte